C’est quoi cette histoire de « turbo-cancer », faut-il s’inquiéter ?
Ils ont été évoqués plusieurs fois ces dernières semaines sur différents plateaux télévisés dans des discours « antivax » qui font un lien entre vaccination et « turbo-cancer ». D’où viennent ces théories, d’où sort ce terme de « turbo-cancer » ? On fait le point.
C’est quoi un « turbo-cancer » ?
Les « turbo-cancers » seraient des cancers particulièrement agressifs causés par les vaccins contre la COVID-19. Ils ont été popularisés par Alexandra Henrion-Caude, ancienne directrice de recherche à l’Inserm, devenue figure de proue des opposants à la vaccination contre le coronavirus. Depuis, le terme circule sur les réseaux sociaux surtout dans les sphères antivax.
D’où ça vient ?
Tout démarre de la mauvaise interprétation d’un article scientifique de 2022 qui rapporte l’embrasement d’un lymphome, c’est-à-dire le développement rapide d’un cancer du système immunitaire après une vaccination. Au total, une petite dizaine d’accélérations de lymphomes ont été rapportées depuis 2023 suite au vaccin.
Faut-il s’en inquiéter ?
La découverte de ces rares cas ne signifie pas que la vaccination peut déclencher un cancer. Un collectif de cinquante oncologues a publié en mars 2023 une tribune dans L’Express. Ils expliquent « contester formellement ces informations qui ne sont basées sur aucune publication, sur aucune donnée épidémiologique française ou internationale ». L’oncologue Jérôme Barrière, corédacteur de la tribune et membre du conseil scientifique de la Société française de cancer, notamment a longuement expliqué que si dans de rares cas la vaccination avait entraîné une inflammation qui avait accéléré le lymphome, il ne l’avait en aucun cas créée.
Donc dans de rares cas, des vaccinations ont créé une inflammation chez des patients déjà atteints de lymphomes mais en aucun cas le vaccin n’a créé de cancer, lymphome ou non.
Quant au terme « turbo-cancer » il n’existe tout simplement pas en médecine, où l’on parle éventuellement de cancers « agressifs » ou « fulgurants » mais pas de « turbo-cancer ».
Source : https://www.lavoixdunord.fr/ Béatrice Quintin