Fraude sociale : Le gouvernement veut lutter contre les « arrêts maladie de complaisance ».
Pour lutter contre l’explosion des dépenses publiques liées à cette question, le gouvernement prévoit de changer quelques règles en 2024. Une surveillance des médecins sera notamment mise en place pour les plus gros prescripteurs de jours d’arrêt.
Avec une augmentation des dépenses de 60% entre 2010 et 2022, les arrêts maladies sont dans le viseur du gouvernement. S’il s’agit de lutter officiellement contre des arrêts de complaisance, Bercy entend bien inverser cette tendance avec, dans le viseur, les médecins les plus prescripteurs. Le nombre d’arrêts de travail est ainsi passé de 6,4 millions en 2012 à 8,8 millions en 2022.
Ainsi, près de 20.000 praticiens ont déjà été identifiés, et près de 5.000 d’entre eux feront l’objet d’une inspection pour vérifier qu’il n’y a pas d’anomalie. Certains généralistes ont déjà été sanctionnés et ne pourront plus délivrer d’arrêts de travail sans l’aval de la Sécurité Sociale.
Les téléconsultations plus encadrées
Les Français sont encouragés depuis quelques années à recourir aux téléconsultations afin de désengorger les urgences et les cabinets médicaux, mais le gouvernement trouve désormais que ce type de consultations permettrait trop d’abus. Ainsi, le nombre de jours d’arrêt maladie sera au maximum de trois après une téléconsultation. Cela correspond en fait à la période de carence pour la plupart des salariés. Une exception est faite s’il s’agit de votre médecin traitant, ou si vous n’avez pas pu obtenir de rendez-vous pour renouveler un arrêt.
Interrogée par France Bleue, Marie Bénéteau, médecin généraliste à Chauvigny et vice-présidente du collectif Médecins pour demain, bat en brèche les arguments de l’exécutif. “J’ai trouvé entre 0,6 et 1 % d’arrêts considérés comme abusifs, donc c’est très, très faible, c’est marginal”, affirme la praticienne. La hausse de l’anxiété et de la dépression au travail à cause de pression est notamment pointée du doigt, ainsi que la difficulté à obtenir des rendez-vous auprès de spécialistes.
Selon une étude du ministère du Travail de 2020, les salariés se rendent au travail plus d’un jour de maladie sur quatre, plaçant la France sur la deuxième place du présentisme en Europe.
À La Réunion aussi, le nombre d’arrêts maladie est aussi en hausse. Il est passé de 348.500 en 2021 à 432 000 en 2022.
Source : https://www.zinfos974.com/ NP