Gabriel Attal dévoile son ordonnance pour la santé.
Le Premier ministre Gabriel Attal a reçu plusieurs journalistes de la presse régionale le week-end dernier pour clarifier le volet santé de sa politique, et notamment donner des précisions sur sa politique de santé suite à son discours de politique générale.
Ce qu’il faut retenir des mesures annoncées par le Premier ministre pour faciliter l’accès aux soins :
Augmenter le nombre de médecins : alors à 10 000 en 2023, le Premier ministre veut passer à 12 000 en 2025 le nombre d’étudiants en médecine, puis 16 000 en 2027. Si la médecine reste très attractive auprès des étudiants de PASS et de L.AS (première année obligatoire avant d’intégrer les filières médicales), difficile de savoir si les nouvelles conditions de formation seront optimales avec de tels effectifs. “On avait bien en tête d’atteindre 12.000 étudiants en deuxième année”, explique Benoît Veber, président de la Conférence des doyens de médecine. “Les ARS nous faisaient passer le message. Mais 16.000… Je ne sais pas d’où sort ce chiffre.”En parallèle, le Premier ministre a annoncé que l’émissaire chargé d’aller chercher à l’étranger des médecins sera nommé d’ici au mois de juin.
D’ici à ce que cette première mesure ait des effets sur le nombre de médecins en exercice, le Premier ministre propose de simplifier 16 procédures “à partir du mois de juin”, notamment en publiant les textes de mise en application de lois déjà votées, dont :
La possibilité de prescription par les pharmaciens des antibiotiques en cas d’angine. Les textes manquent toujours pour que la prescription d’antibiotiques en cas de test rapide d’orientation diagnostic (TROD) angine ou cystite positif soit applicable. Les syndicats de pharmaciens viennent tout juste d’être consultés sur un projet de décret. Pour compléter, il manque un arrêté précisant les conditions et les modalités de formation, obligatoire. Les syndicats n’ont pas encore été saisis à ce sujet, « alors que ce sont des conditions qui sont attendues par les organismes de formation et par les confrères qui voudraient se former pour être prêts le jour J », déplore Philippe Besset. La formation devrait cependant être rapide à suivre. « Ce devrait être une formation courte, et à suivre en visio », précise Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).
Permettre aux patients d’obtenir des ordonnances pour des lunettes, directement chez leur opticien.
Expérimenter l’accès direct à un kinésithérapeuthe exerçant en CPTS (application de la Loi Rist), ou à des médecins spécialistes, sans besoin de passer par un médecin généraliste.
Le système de permanence des soins ambulatoires, prévu lorsque les cabinets médicaux sont fermés, sera élargi à partir de cet automne à d’autres professionnels de santé (sages-femmes, infirmiers, dentistes …). En complément, Frédéric Valletoux a indiqué ce matin, sur France Info, vouloir ouvrir des discussions et envisager des incitations financières pour augmenter le nombre de médecins de garde les soirs et les weekends. En cas d’échec des négociations, une obligation de garde pourrait être mise en œuvre.
Le nombre d’assistants médicaux au service des médecins devrait passer de 6 000 à 10 000 d’ici la fin de l’année.
Une sanction de 5 euros pourrait être appliquée aux patients qui ne se présentent pas aux rendez-vous médicaux sans l’avoir annulé au moins 24 heures auparavant. Cette mesure a vocation à être mise en œuvre à compter du 1er janvier 2025, si le Parlement vote cette mesure.
La réforme de l’Aide Médicale d’Etat par voie réglementaire sera dévoilée d’ici cet été. Sur France Info, plutôt qu’une réforme, Frédéric Valletoux a évoqué un “ajustement” modifiant les conditions d’accès à l’AME.
Le nombre de séances remboursables dans le cadre du dispositif Mon Soutien Psy sera étendu de 8 à 12 par an à compter de juin 2024. Elles seront valorisées à hauteur de 50 euros contre 30 actuellement et d’accès direct possible.
Source : https://dpgs.info/ BTA