Intestin : voici pourquoi cet organe est notre deuxième cerveau et influence notre caractère.
Une étude allemande publié récemment met en avant le rôle déterminant de l’intestin dans nos prises de décisions.
S’il est établi que nos choix sont déterminés par des considérations sociales et psychologiques, est-il possible que notre intestin influence également nos décisions ? C’est ce qu’affirment Hilke Plassman et son équipe de l’Institut du Cerveau et de l’Université́ de Bonn.
Pour parvenir à cette conclusion, l’équipe de chercheurs a eu recours à des tests comportementaux, notamment en étudiant la punition altruiste par le «test de l’ultimatum» : chaque joueur se voit attribuer une somme d’argent et doit la partager, équitablement ou non, avec un second joueur. Ce dernier peut refuser l’offre s’il la considère insuffisante. Dans ce cas, aucun participant ne reçoit d’argent. Ce test doit permettre de mesurer la sensibilité des joueurs à l’injustice.
Afin de mener à bien cette étude, l’équipe de chercheurs a recruté 101 participants. Durant sept semaines, 51 d’entre eux ont ingéré des probiotiques et des prébiotiques, tandis que les 50 autres ne se sont vu administrer qu’un placebo. Tous les joueurs ont pris part au jeu de l’ultimatum à l’occasion de deux sessions, au début et à la fin de la période de supplémentation.
Le microbiote intestinal, un décideur ?
Les résultats de l’expérience indiquent que le groupe ayant reçu les suppléments alimentaires avait tendance à rejeter les offres inégalitaires après les sept semaines, y compris lorsque le partage de la somme n’était que modérément déséquilibré. Au contraire, le groupe placebo a adopté le même comportement lors de la première et de la seconde session de test.
La docteure en neurosciences Hilke Plassmann explique ainsi les résultats : «il est trop tôt pour affirmer que les bactéries intestinales sont capables de nous rendre moins rationnels et plus réceptifs aux considérations sociales. Toutefois, ces résultats précisent quelles voies biologiques nous devons regarder. La perspective de moduler le microbiote grâce à l’alimentation pour influencer positivement la prise de décision est très enthousiasmante !»
Source : https://www.cnews.fr/