Cette molécule prometteuse pourrait inverser les effets de la maladie d’Alzheimer.
En France, plus d’un million de personnes sont touchées par Alzheimer. Et ce nombre pourrait doubler d’ici 2050. Des scientifiques ont découvert une protéine rare qui empêcherait le développement des dysfonctionnements cérébraux liés à la maladie, dans le cerveau de rongeurs.
Une équipe de scientifiques du CNRS et de l’université de Grenoble-Alpes pourrait avoir fait une découverte majeure sur le traitement d’Alzheimer. Ils auraient réussi à protéger de la maladie des souris grâce à une protéine mutée. Leur étude a été publiée le 14 juin 2024, dans la revue scientifique Molecular Psychiatry.
Un million de personnes touchées
Cette maladie neurodégénérative trouve « son origine dans des lésions causées par l’accumulation anormale de deux protéines, amyloïde-β [bêta-amyloïde] et Tau, dans le cerveau », explique le CNRS dans son communiqué. Cette anomalie altère les neurones et les synapses, provoquant une perte progressive des fonctions cognitives, notamment de la mémoire.
En France, la maladie d’Alzheimer touche plus d’un million de personnes. Et ce nombre pourrait doubler d’ici 2050.
Une mutation islandaise d’un gène
En 2012, comme le rapporte Sciences et Vie, des chercheurs ont découvert une mutation rare de la protéine bêta-amyloïde, présent dans la population islandaise. Les personnes porteuses présentent « un vieillissement cognitif amélioré et ne développent jamais de maladie d’Alzheimer. »
Partant de ce constat, les scientifiques ont émis l’hypothèse que l’insertion de cette mutation pourrait ralentir, voire arrêter l’évolution de la pathologie. Expérience réalisée par des chercheurs canadiens dans des cellules humaines in vitro. Avec entre 49 et 69 % des gènes modifiés, cette étude suggère que « cette mutation pourrait être insérée directement dans les neurones du patient in vivo pour prévenir la maladie d’Alzheimer », explique Sciences et Vie.
Nouvelle catégorie de thérapies préventives
La méthode des chercheurs du CNRS et de l’université Grenoble-Alpes est quelque peu différente. Puisqu’ils ont directement injecté la protéine bêta-amyloïde modifiée dans le cerveau des souris atteintes de la maladie. Et avec un retour des synapses à leur état normal, ainsi qu’une absence des pertes de mémoire caractéristiques de la maladie, « les résultats sont surprenants », commente l’équipe scientifique. Plus encore, une seule administration serait nécessaire pour enclencher la protection qui agirait pendant plusieurs mois.
Reste encore à savoir si l’approche s’avère efficace chez l’homme. Pour les chercheurs, « ces découvertes pourraient constituer le point de départ d’une nouvelle catégorie de thérapies préventives visant à traiter les personnes atteintes de maladies neurodégénératives à un stade précoce et à bloquer l’évolution de la maladie, grâce à l’injection de prions protecteurs ».
Source : https://www.ouest-france.fr/