Maladie de Charcot : Des médecins lillois pensent pouvoir retarder la mort des personnes atteintes.
Une équipe de recherche travaille sur un possible traitement qui pourrait prolonger de 130 % la durée de vie des malades de la Sclérose latérale amyotrophique (SLA).
L'essentiel
Une équipe de chercheurs lillois étudie un traitement prometteur contre la sclérose latérale amyotrophique (SLA) qui consiste en des injections de dérivés plaquettaires dans le cerveau.
Les premiers essais précliniques ont démontré une prolongation de l’espérance de vie de 130 %, passant de 3-4 ans actuellement à 7-9 ans.
La phase suivante consiste à prouver l’innocuité du traitement par des tests toxicologiques et à mesurer l’efficacité sur le moyen terme, ce qui pourrait prendre plusieurs années.
Pari tenu. Le centre hospitalier universitaire de Lille vient d’annoncer qu’une équipe de chercheurs explorait « une thérapie prometteuse », un « pari » dont l’issue pourrait changer la vie des personnes atteintes par la Sclérose Latérale Amyotrophique (SLA), une maladie plus connue sous le nom de maladie de Charcot.
Si la SLA ne touche que 500.000 personnes dans le monde, cette maladie reste bien plus mortelle que d’autres maladies neurodégénératives, tuant chaque jour quatre personnes en France. La SLA s’attaque aux neurones moteurs qui commandent la marche, la parole ou la respiration. Cela « entraîne une atrophie musculaire et la paralysie progressive des patients jusqu’à leurs fonctions respiratoires », détaille le CHU de Lille.
Des résultats immédiatement édifiants
Des symptômes qui conduisent « irrémédiablement au décès », certes, mais dont le neurologue et pharmacologue David Devos, du laboratoire Lille Neurosciences & Cognition, et le Pr Thierry Burnouf, de l’université de médecine de Taipei, espèrent retarder les effets. Partant du constat que les plaquettes sanguines avaient un rôle important dans la réparation et la cicatrisation des tissus, ils se sont dit que ça pourrait peut-être marcher sur des neurones.
Bingo ! Lors de leurs premiers essais au stade préclinique, les chercheurs et leurs équipes ont constaté « des résultats immédiatement édifiants » et notamment une « prolongation de 130 % de l’espérance de vie ». L’idée maintenant est d’en faire un traitement pour les personnes atteintes de la maladie de Charcot sous la forme « d’injection de dérivés plaquettaires dans leur cerveau au moyen d’une pompe placée au niveau de l’abdomen ».
Innocuité à prouver
Sauf que pour en arriver là, les chercheurs devront notamment prouver l’innocuité du traitement en menant des tests toxicologiques et mesurer l’efficacité sur le moyen terme.
Si ces étapes nécessaires peuvent prendre plusieurs années, l’attente des patients est grande. En effet, alors que les Hospices civils de Lyon estiment la survie après l’apparition des premiers symptômes à trois ou quatre ans, cette durée pourrait passer entre 7 et 9 ans grâce au traitement.
Source : https://www.20minutes.fr/