Un médicament pourrait retarder la ménopause pendant 5 ans sans effet secondaire, selon une étude américaine.
Une étude menée par l’université de Colombus (Etats-Unis) a démontré qu’un médicament était capable de repousser de 5 ans la ménopause sans que les patientes ne subissent d’effets secondaires liés au traitement.
«Comme un rêve devenu réalité». Une équipe de 12 chercheurs de l’université de Colombus (Etats-Unis) a révélé le 15 juillet dernier les premiers résultats d’une étude menée depuis plus d’un an auprès de 34 femmes âgées de moins de 35 ans servant de cobayes pour cette expérience.
Cette recherche a démontré que la rapamycine pouvait permettre de réduire le vieillissement des ovaires de 20% sans que les femmes ne subissent aucun des 44 effets secondaires de ce médicament, à savoir des nausées légères, des maux de tête, de l'hypertension artérielle ou encore des infections.
«Les résultats de cette étude - la première dans l'histoire de l'humanité - sont très, très excitants. Ils signifient que les personnes souffrant de problèmes de fertilité liés à l'âge ont désormais de l'espoir, alors qu'elles n'en avaient pas auparavant», a affirmé Yousin Suh, professeur de sciences de la reproduction et professeur de génétique et de développement à l'université Columbia, pour The Guardian.
Un médicament qui pourrait augmenter l’espérance de vie de 14%
Les participantes ont déclaré avoir amélioré leur santé, leur mémoire, leur niveau d'énergie, ainsi que la qualité de leur peau et de leurs cheveux. Ces premiers résultats ont ainsi fait écho à d'autres études sur la rapamycine, suggérant qu’elle peut augmenter l'espérance de vie de 9 à 14 % tout en revitalisant le système immunitaire et les organes qui se détériorent avec l'âge.
«D'une certaine manière, nos résultats sont trop beaux pour être vrais - sauf que, comme la rapamycine est si bien étudiée, nous savons qu'ils sont vrais. Ces résultats sont comme un rêve devenu réalité», a ajouté Yousin Suh.
L'étude Vibrant (Validating Benefits of Rapamycin for Reproductive Aging Treatment) visant à retarder la ménopause devrait couter plus d’un million de dollars (soit plus de 890.000 euros). Elle devrait être élargie à plus de 1.000 femmes participantes dans les prochains mois.
«C'est une étude coûteuse et beaucoup de femmes en bénéficieront, mais les sociétés pharmaceutiques ne sont pas motivées pour investir parce qu'il n'y a aucune possibilité de gagner de l'argent avec un médicament dont le brevet n'a pas été déposé», a expliqué Zev Williams, professeur agrégé de santé féminine, pour expliquer les difficultés de financement rencontrées à l’origine du projet.
Aucune interruption des règles pendant le traitement
L'étude Vibrant a été la première au monde à s’intéresser au cœur du vieillissement ovarien et à tenter d'en ralentir le rythme, contrairement aux autres recherches basées sur les symptômes de la ménopause.
Avec ce traitement, les patientes concernées ne libèrent plus que 15 ovules par mois, contre 50 sur la même période pour les femmes n’utilisant par la rapamycine. Le dosage est également deux fois plus léger que celui utilisé pour les patients transplantés avec 5mg par semaine pendant 3 mois pour les patients du programme Vibrant (contre 13mg pour les transplantés).
L’autre point positif de l’étude a été de constater que les patientes n’ont observé aucune interruption de leurs règles pendant le traitement. «Cela signifie que nous avons trouvé la dose parfaite : si nous en donnions trop, les menstruations deviendraient irrégulières ou s'arrêteraient», a précisé Zev Williams.
Attention néanmoins au surdosage : un excès de rapamycine pourrait arrêter complètement l'ovulation et même rendre les ovules plus susceptibles de contenir des anomalies génétiques.
L’étude Vibrant fera l'objet d'un rapport dans deux ans et sera suivi d'une étude de «phase 2» beaucoup plus importante afin de confirmer les résultats encourageants obtenus jusqu’alors.
Source : https://www.cnews.fr/