Les microplastiques envahissent nos cerveaux et cela inquiète les scientifiques.
Après le cœur, les poumons, la moelle osseuse, les testicules ou encore le sperme, ils se répandent maintenant dans notre cerveau. Et c'est un problème.
Dans une étude révélée en mai (et encore au stade de prépublication), un groupe de scientifiques a publié les résultats de l'examen de quatre-vingt-onze échantillons de cerveau provenant d'autopsies et a trouvé des microplastiques dans chacun d'entre eux. Le média en ligne Futurism explique que ces échantillons contenaient dix à vingt fois plus de microplastiques que dans ceux collectés dans les reins et les foies des mêmes corps.
L'équipe de recherche, dirigée par Matthew Campen, professeur à l'université du Nouveau-Mexique, a été stupéfaite d'apprendre que vingt-quatre des échantillons de cerveau mesurés contenaient en moyenne 0,5% de plastique en poids. La matière grise humaine semble être une décharge privilégiée pour ces minuscules particules. Le cerveau serait donc l'un des tissus les plus pollués par le plastique à ce stade des recherches sur le sujet.
«Il y a beaucoup plus de plastique dans nos cerveaux que je ne l'aurais jamais imaginé», a déclaré Matthew Campen au quotidien britannique The Guardian. Cette contamination s'ajoute à une liste grandissante de parties du corps humain où les microplastiques ont été détectés, comme les poumons, le cœur, la moelle osseuse et même les testicules (et par conséquent dans le sperme).
Des conséquences encore mal connues, mais potentiellement dangereuses
Les effets de ces microplastiques sur la santé restent encore mal connus, mais les scientifiques expriment tout de même des préoccupations majeures. Des études précédentes ont déjà établi des liens entre les microplastiques et divers problèmes de santé, tels que des troubles de la fertilité, des systèmes immunitaires affaiblis ou encore une augmentation des cancers chez les jeunes. Les échantillons provenant de personnes décédées atteintes de démence, y compris de la maladie d'Alzheimer, contenaient jusqu'à dix fois plus de plastique en poids, ce qui suggère un possible lien (qui reste toutefois à démontrer).
La situation risque d'empirer, car l'augmentation des microplastiques dans les échantillons cérébraux suit la même courbe que celle observée dans l'environnement au fil du temps. Face à ces constats, les experts appellent à une action immédiate contre la pollution plastique. Pour Sedat Gündoğdu, expert en microplastiques à l'université Çukurova (située à Adana, sud de la Turquie), également interrogé par The Guardian, «il est désormais impératif de déclarer une urgence mondiale».
Source : https://korii.slate.fr/