Endométriose : vers la prise en charge d’un test salivaire pour certaines femmes.
Pour réduire l’errance diagnostique subie par de nombreuses femmes atteintes d’endométriose, la Haute Autorité de santé ouvre la porte à la prise en charge d’un test salivaire, pour certaines patientes. Elle attend toutefois des résultats complémentaires avant un éventuel remboursement plus large.
Un pas de plus vers la lente reconnaissance de l’endométriose. La Haute Autorité de santé (HAS) a annoncé vendredi son feu vert à la prise en charge d’un test salivaire pour diagnostiquer cette pathologie chez certaines femmes, via un dispositif dérogatoire. La biotech lyonnaise Ziwig ayant désormais un protocole d’étude clinique jugé suffisamment solide, « la HAS se prononce en faveur d’une prise en charge financière dérogatoire d’Endotest », via un forfait dit « innovation », « pour permettre ainsi à certaines patientes d’y accéder le plus rapidement possible », indique-t-elle dans un communiqué.
Maladie chronique qui frappe environ une femme sur dix, l’endométriose se traduit habituellement par de fortes douleurs au moment des règles et/ou par des troubles de la fertilité. Aujourd’hui encore, elle est diagnostiquée, souvent par hasard, avec un retard moyen de sept années. Il n’existe jusqu’alors aucun traitement définitif de l’endométriose, même si l’hormonothérapie ou la chirurgie peuvent parfois endiguer son évolution.
Elle attend toutefois des résultats complémentaires avant un éventuel « remboursement large et pérenne ». Car si ce test affiche « de premiers résultats cliniques encourageants (…), un caractère non invasif et un potentiel à couvrir un besoin médical qui ne l’est pas », les données disponibles jusqu’alors étaient jugées « insuffisantes » par l’autorité sanitaire.
Une prise en charge sous conditions
« L’étude clinique menée à ce titre permettra de donner un accès précoce et sécurisé au test et de recueillir les données manquantes en vue d’une future évaluation pour une prise en charge de droit commun », explique la HAS.
Ce dispositif de prise en charge dérogatoire et temporaire vise à faciliter l’accès des patients à des technologies innovantes, en permettant une prise en charge financière dès la mise en place de l’étude clinique qui établira la preuve de son efficacité.
Concrètement, si l’avis de la HAS est suivi par le gouvernement, certaines femmes de plus de 18 ans, pour lesquelles une endométriose est fortement suspectée, pourront dans les prochains mois réaliser gratuitement ce test.
Une prise en charge conditionnée à la participation à l’étude clinique, qui permettra de statuer ou non en faveur d’un remboursement pérenne. L’Endotest est vendu depuis près de deux ans dans une dizaine de pays d’Europe et du Moyen-Orient, « aux alentours de 1 000 euros », selon Ziwig.
Source : Le Parisien avec AFP