Pénuries de médicaments : de nombreux traitements sont toujours en rupture de stock.
De nombreux médicaments restent introuvables à l’heure où les pénuries et les tensions, elles, persistent dans les pharmacies. La France souffre dans la fabrication et la gestion des stocks.
Ventoline, antidiabétique, antidépresseurs… Pénuries et tensions restent importantes dans les pharmacies. Une cinquantaine de médicaments sont introuvables. Ne cherchez par exemple plus d’eldisine, traitement contre le cancer, le lasilix, contre l’hypertension, ou encore l’eurobiol, contre l’insuffisance du pancréas, puisqu’il n’y en a simplement plus.
Certaines de ces pénuries datent de l’été dernier, voire d’il y a plus d’un an. Pour autant, il y a tout de même du mieux par rapport à l’année dernière. Il n’y a en effet pas de tension sur le paracétamol, l'amoxicilline ou les corticoïdes. Ça se révèle plus compliqué sur les traitements contre l’asthme et les antibiotiques pédiatriques.
Certains malades ne sont pas soignés comme ils le devraient en France. Cela se traduit par des retards de traitement ou une prise en charge différente. Un patient souffrant du cancer de la vessie peut théoriquement être soigné par un médicament, mais si celui-ci est en rupture de stock, le médecin peut opter pour une chirurgie, plus risquée.
Comment expliquer cette pénurie ?
Le problème semble insoluble. “On est dans des mesures rustines”, clame un représentant des pharmaciens. Depuis l’été dernier, l’agence de sécurité du médicament a plus de pouvoir en cas de tensions d'approvisionnement : elle peut demander aux industriels de produire davantage, puis elle répartit les stocks entre les pharmacies. Depuis 2021, les fabricants doivent aussi avoir, en permanence, deux mois de stock pour les médicaments stratégiques.
Cela va pourtant plus loin qu’une simple gestion de stock. La France n’a pas la main sur une grande partie des matières premières, principes actifs des médicaments, dont 35% proviennent d’Inde, de Chine ou des États-Unis. Les tarifs d’achats français ne sont pas les plus attractifs, ce qui perturbent les chaînes d’approvisionnement.
En juin 2023, à la sortie du Covid, Emmanuel Macron avait dévoilé une liste de 250 médicaments stratégiques dont il était urgent de relocaliser la production. Pour 25 d’entre eux, des projets industriels étaient déjà en cours. Le fleuron de cette vague est porté par le chimiste français Seqens. D'ici à 2026, il va débuter le principe actif du paracétamol, dans la banlieue de Lyon. Pour les autres médicaments, attirer de nouveaux projets et installer des usines ne se font pas en un claquement de doigts.
Source : https://www.rtl.fr/