Gouvernement Bayrou : le retour d'un grand ministère social
Catherine Vautrin, ex-LR ralliée à la Macronie, récupère le ministère du Travail, de la Santé, de la Solidarité et des Familles, comme en janvier sous le gouvernement Attal. Elle coiffera trois ministres. Avec quelles synergies ?
Pressentie Première ministre à l'issue des législatives de 2022, Catherine Vautrin avait finalement fait son entrée au gouvernement Attal mi-janvier à la tête d'un grand ministère social, coiffant Travail, Santé et Solidarités. Onze mois plus tard, dont trois à s'occuper des Territoires et de la Décentralisation dans le gouvernement Barnier, rebelote : elle récupère le même périmètre dans l'équipe Bayrou, élargi aux Familles.
« Je ne suis pas là pour reprendre un fil interrompu, mais évidemment pour tracer une nouvelle feuille de route », a-t-elle déclaré mardi lors de son discours de passation de pouvoirs évoquant pêle-mêle l'accès au soin, le temps médical, l'attractivité des métiers, le dialogue social, les accidents au travail, ou encore les retraites parmi ses nombreux dossiers.
Trois ministres sous sa coupe
Sa nomination est assortie de celles de deux ministres de plein exercice qu'elle va donc coiffer. Celle d'Astrid Panosyan-Bouvet, une « marcheuse » de la première heure, qui conserve le Travail et l'Emploi, gagnant ainsi un demi-bâton de maréchal pour avoir accompagné plus que piloté les négociations des partenaires sociaux sur l'assurance-chômage et l'emploi des seniors.
Celle, ensuite, de Yannick Neuder. Cardiologue de formation, député LR de l'Isère proche de Laurent Wauquiez et rapporteur général du Budget de la Sécurité sociale de 2025, il est chargé de la Santé et de l'Accès aux soins.
Une troisième ministre, déléguée cette fois-ci, rejoint l'attelage, Charlotte Parmentier-Lecocq, élue Horizons et spécialiste des questions de santé au travail, conserve le Handicap, enrichi de l'Autonomie.
Ancienne présidente de la Communauté urbaine du grand Reims, ancienne de LR ralliée à la Macronie, décrite comme solide et bosseuse, Catherine Vautrin est créditée d'une touche gaulliste sociale. A l'issue de la séquence sur les retraites, cette proche de Nicolas Sarkozy avait défendu l'idée d'un projet et d'une coalition entre la majorité présidentielle et son ancien parti, projet qui prend un relief particulier aujourd'hui.
La madame Sociale du gouvernement prend son poste alors que la situation du marché du travail a changé en un an, le ralentissement économique allant de pair avec une montée du taux de chômage, même modérée selon l'Insee. L'objectif du plein-emploi, encore mis en avant par Gabriel Attal à l'époque, est passé à la trappe dans le discours de l'exécutif. Le binôme Vautrin-Panosyan-Bouvet devra assurer que la généralisation de la réforme France Travail à partir du 1er janvier se déroule sans couac.
Ehpad, Sécu, retraites…
Parmi les autres dossiers chauds, côté santé cette fois-ci, figure celui des Ehpad, dans le flou sur leurs budgets. « On a toute confiance dans le duo Vautrin-Neuder. On est en terrain connu, on va gagner du temps parce qu'on les connaît et qu'ils connaissent nos attentes », a réagi auprès de l'AFP Lamine Gharbi, président de la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP).
Catherine Vautrin « a été ministre de la Santé, elle revient, le vrai changement c'est Yannick Neuder, c'est un cardiologue, on a besoin de gens qui connaissent le système », a indiqué de son côté Jérôme Marty, président du syndicat Union française pour une médecine libre (UFML), toujours cité par l'AFP.
Source : https://www.lesechos.fr/