Pollution : réduire les niveaux de particules fines et de dioxyde d'azote permettrait de sauver plusieurs dizaines de milliers de vies, selon Santé publique France.
Dans une enquête inédite publiée mercredi, l'agence sanitaire préconise de suivre les recommandations de l'OMS, ce qui permettrait d'éviter des milliers de nouveaux cas de maladie et de réaliser près de 10 milliards d'euros d'économie.
La pollution de l'air provoque chaque année 40 000 décès, mais elle coûte aussi très cher. Dans une enquête inédite(Nouvelle fenêtre), Santé publique France estime qu'il est possible de sauver plusieurs dizaines de milliers de vies si on abaissait les seuils de particules fines et de dioxyde d'azote, comme le recommande l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
La pollution de l'air provoque des milliers de cas de maladies respiratoires chaque année : cancers du poumon, asthme, bronchites chroniques. Elle entraîne aussi un nombre impressionnant d'AVC, d'infarctus et de diabète, parce que les particules fines s'immiscent dans tous les organes du corps. Ces particules fines sont émises par le chauffage, le trafic routier, l'agriculture ou les usines. En cause également, le dioxyde d'azote émis par nos pots d'échappement. "Dans les dix dernières années, la pollution dans nos villes a plutôt diminué, donc le problème n'est pas résolu, mais on peut le résoudre", assure Bruno Crestani, chef de service de pneumologie de l'hôpital Bichat à Paris, mercredi sur franceinfo.
"En prenant les transports en commun, on va faire diminuer la pollution"
Les particules fines et le dioxyde d'azote font beaucoup de dégâts, surtout dans les zones très urbaines ou industrielles. Cette pollution de l'air coûte très cher, d'abord en vies humaines avec 40 000 morts par an, mais aussi en termes de santé publique. Elle provoque chaque année 40 000 cas d'asthme chez l'enfant, 4 100 cas de cancers du poumon, 8 000 infarctus et 14 000 cas de diabète de type 2. Les plus touchés sont les enfants, les personnes âgées, mais aussi ceux qui travaillent à l'extérieur ou les sportifs qui respirent à pleins poumons un air vicié.
"Il y a des choses que peut faire la société, c'est-à-dire que c'est notre responsabilité dans les villes que de faire diminuer le trafic automobile. En prenant tous les transports en commun, ou le vélo, on va faire diminuer la pollution et c'est bon pour tout le monde", juge Bruno Crestani, qui est également président de la Fondation du souffle.
Des économies potentielles de plus de 10 milliards d'euros
D'après l'agence sanitaire, les trois quarts de ces nouveaux cas de maladies pourraient être évités en abaissant la pollution aux niveaux recommandés par l'OMS. Avec une telle mesure, il y aurait environ 40 000 cas d'asthme en moins chez les enfants, ou 7 500 cas de diabète de type 2 et d'AVC en moins. D'après les calculs de SPF, cela permettrait aussi d'économiser plus de 10 milliards d'euros. Ces nouveaux cas de malades pèsent en effet sur les comptes de la Sécurité sociale, et quand ils s'arrêtent de travailler, ils ne cotisent plus. Mais pour atteindre les seuils fixés par l'OMS, la France a encore beaucoup de chemin à faire.
Source : https://www.francetvinfo.fr/