Démence, maladies cardiaques et défaillance d’organes : une étude alerte sur les dangers de la cigarette électronique.
Selon une nouvelle étude menée à l’université de Manchester, le vapotage serait encore plus nocif sur le long terme que le tabagisme.
Le vapotage, plus dangereux que le tabagisme ? Selon une nouvelle étude, cette pratique sur le long terme serait encore plus nocive pour la santé que fumer des cigarettes. Ses utilisateurs s’exposeraient à un risque accru de démence, de maladies cardiaques et de défaillance d’organe, indique The Mirror.
Le Dr Maxime Boidin est responsable de la première étude menée à l’université de Manchester sur les effets à long terme du vapotage et qui se termine en mars. «Les fumeurs ont tendance à sortir et à fumer, et une fois qu’ils ont fini une cigarette, ils doivent en allumer une autre pour continuer. Mais avec les vapes, vous continuez et il est beaucoup plus difficile de savoir combien de bouffées vous avez prises, explique ce maître de conférences en réadaptation cardiaque à The Mirror. Il est beaucoup plus facile de vapoter en continu car on peut le faire dans des endroits où fumer pourrait être moins acceptable».
Selon lui, le mélange de métaux et de produits chimiques présents dans les cigarettes électroniques (notamment le propylène glycol et la glycérine végétale) et les substances des arômes chimiques (comme les composés carbonylés) pourraient provoquer une inflammation et du stress oxydatif. Donc des lésions de la paroi interne des artères et une mort cellulaire. « Vous ne pouvez pas vous attendre à ce que rien ne se passe », rappelle-t-il.
«Beaucoup seront horrifiés d’apprendre la vérité»
Son étude s’appuie sur l’observation de participants âgés de 18 à 45 ans, ayant une condition physique similaire et soumis à des tests de stress réguliers pour mesurer l’élasticité de leurs vaisseaux sanguins et la vitesse du flux sanguin vers leur cerveau. Pendant les douze heures précédant le test, ils n’ont consommé que de l’eau et ont renoncé à vapoter, fumer et faire de l’exercice physique.
« Ce que nous avons découvert, c’est que les dangers pour quelqu’un qui continue à vapoter ne sont pas différents de ceux des fumeurs. Au début (NDLR : de l’étude), je croyais aussi que le vapotage était plus bénéfique que le tabagisme. On voit beaucoup plus de gens vapoter de nos jours parce qu’ils ne pensent pas que ce soit si mal. Beaucoup seront horrifiés d’apprendre la vérité », poursuit le scientifique.
Problèmes cardiovasculaires et déclin cognitif
Les fumeurs et vapoteurs impliqués dans l’étude, ont vu leurs parois artérielles endommagées et dans l’incapacité de se dilater, annonçant de futurs problèmes cardiovasculaires graves. Les tests ont aussi montré que leur flux sanguin était aussi altéré, les exposant à un risque de dysfonctionnement cognitif, y compris de démence.
Pour le scientifique, les cigarettes électroniques devraient uniquement être disponibles sur ordonnance, pour éviter « une urgence sanitaire », « Le seul avantage du vapotage est d’aider les gens à arrêter de fumer, mais s’ils continuent à vapoter, le résultat sera le même. Je pense que les médecins devraient pouvoir prescrire des cigarettes électroniques pendant une certaine période, afin qu’elles puissent être utilisées comme outil de transition, mais seulement pour une courte période. »
Sollicité par The Mirror, le porte-parole scientifique de l’UK Vaping industry association (association défendant l’industrie du vapotage), le Dr Marina Murphy, a rejeté ces résultats, « Des millions de personnes utilisent des produits de vapotage en toute sécurité depuis de nombreuses années. Toutes les données disponibles suggèrent que les cigarettes électroniques ne devraient pas représenter plus de 5 % des risques pour la santé associés aux cigarettes. »
Source : https://www.lavoixdunord.fr/