Troubles psychiques, intellectuels ou cognitifs : près de 7 % de personnes concernées en France.
En 2019, 4,5 millions de Français souffraient de limitations dans leur quotidien dues à des troubles psychiques, intellectuels ou cognitifs, soit 6,6 % de la population française, selon les données administratives du Système national des données de santé (SNDS). Ce résultat est le fruit d’un travail de chercheurs de l’IRDES (Institut de recherche et documentation en économie de la santé). Il offre également une « cartographie inédite » qui peut constituer « un appui utile au service des politiques de santé et d’autonomie dédiées aux personnes atteintes de ces troubles ».
Ainsi, la publication détaille que les limitations liées exclusivement à des troubles psychiques sont les plus fréquentes, avec 2,9 millions de personnes (troubles psychotiques, bipolaires, addictifs, dépressions persistantes…). Ensuite, 1,3 million de personnes cumulent des troubles psychiques et des troubles cognitifs ou intellectuels (liés à deux pathologies concomitantes ou à une pathologie identifiée comme engendrant à la fois un trouble psychique et un trouble intellectuel ou cognitif, comme les troubles du spectre autistique ou les démences Alzheimer). In fine, ils sont moins de 300 000, principalement des hommes, à souffrir de limitations liées à des troubles cognitifs ou intellectuels isolés (non dissociables dans le cadre de cette analyse).
Les femmes davantage concernées après 35 ans
Ces troubles concernent davantage les femmes (7,5 % contre 5,6 % des hommes), notamment au-delà de 35 ans, mais ces chiffres dépendent de plusieurs éléments : l’âge joue un rôle déterminant puisque globalement les garçons sont davantage concernés avant l’âge de 15 ans. Mais la nature des troubles est également importante : dans le cas des troubles psychiques associés à des limitations intellectuelles ou cognitives, les femmes devenaient majoritaires après 75 ans, alors qu’elles l’étaient dès 35 ans pour les limitations psychiques seules.
Le centre de la France plus souvent concerné
Finalement, des disparités géographiques sont clairement apparues dans le cadre de ce travail : ces limitations sont plus fréquentes dans le centre de la France (Creuse, Lozère, Haute-Loire), contrairement à la Haute-Savoie et à l’Île-de-France, qui sont les départements les moins concernés. L’Aveyron, l’Indre et la Creuse font également partie des départements les plus souvent concernés par des limitations chez les moins de 20 ans.
Cette étude a été menée après mise au point d’un algorithme visant à identifier les personnes souffrant de limitations psychiques, intellectuelles ou cognitives sur la base de la consommation de soins collectée au sein du SNDS. Cette approche a l’avantage de ne pas reposer sur une reconnaissance administrative préalable, source de biais déclaratifs, même s’ils sont limités par l’absence de données contextuelles. Certains troubles dont la définition est récente (comme les troubles du spectre autistique) peuvent être l’objet d’une sous-déclaration parmi les groupes les plus âgés.
Ce travail s’intègre dans le cadre du projet « Réalisation d’identification des personnes en situation de handicap », qui a déjà été mené concernant les personnes présentant des troubles moteurs ou organiques : ce dernier avait montré que 14 % de la population, soit près de 10 millions de personnes, étaient concernées en France, soit 2 % de plus que les données déclaratives sur le sujet. Les deux derniers volets concerneront les limitations liées aux troubles de la vue et aux troubles auditifs.
Source : https://www.univadis.fr/