Cinq ans après le Covid, où en est la technologie du vaccin à ARN messager ?
La pandémie mondiale a mis en avant les vaccins à ARN messager. Une technologie qui suscite de l’espoir mais qui a besoin de financements.
Un vaccin révolutionnaire ? Cinq après le premier confinement annoncé par Emmanuel Macron afin d'endiguer la pandémie mondiale du Covid-19, les laboratoires pharmaceutiques se sont lancés dans une course aux vaccins et à l'innovation médicale. Et une technologie est sortie du lot : les vaccins à ARN messager (ARNm), qui ont changé le visage de la pandémie du coronavirus.
Cette technologie innovante, qui stimule le système immunitaire pour qu'il reconnaisse spécifiquement le gène pathogène, suscite de nombreux espoirs dans la recherche scientifique. Les laboratoires se sont notamment lancés dans la course au vaccin antigrippal à ARN messager. Fort de son succès contre le Sars-Cov-2, Pfizer a annoncé, en septembre 2021, le début d'essais cliniques sur l'homme de ce type de vaccin.
Le premier vaccin hors Covid a, par ailleurs, été approuvé l'année dernière aux États-Unis et par la Commission européenne, contre le virus respiratoire syncytial (VRS), responsable de la bronchiolite. Développé par Moderna, il est destiné aux personnes âgées de plus de 60 ans. C'est la première fois qu'un vaccin à ARN messager a été approuvé dans l'Union européenne pour une maladie autre que le coronavirus.
Leonard Lee, directeur médical de l'Ellison Institute of Technology d'Oxford, mène plusieurs essais cliniques visant à rendre disponibles des vaccins contre le cancer, sur la base de la technologie de l'ARNm. Dans une interview accordée au magazine américain Wired, il assure que « passer des vaccins à ARNm contre le Covid aux vaccins à ARNm contre le cancer est simple », avec un protocole similaire, mais des patients différents. Le chercheur étudie la piste d'un vaccin visant à prévenir la récidive d'un cancer de la peau, dont les premiers résultats seront donnés à la fin de l'année.
Besoin de financements
Si les vaccins à ARN messager suscitent beaucoup d'espoirs dans la recherche, la question des financements se pose. Selon l'Agence France-Presse (AFP), Moderna va recevoir 590 millions de subventions américaines pour développer des vaccins à ARNm contre les pandémies de grippe, alors que les craintes autour de la grippe aviaire sont fortes aux États-Unis.
Ce financement a pour objectif d'« améliorer les capacités de la technologie ARNm afin que les États-Unis soient mieux préparés à répondre à d'autres maladies infectieuses émergentes », a précisé le ministère de la Santé dans un communiqué publié mi-janvier. Moderna a précisé que cet accord permettra « d'étendre les études cliniques [du laboratoire] à cinq sous-types de grippe pandémique ».
Début janvier, l'administration de Joe Biden a aussi annoncé un financement à 211 millions de dollars à un consortium comprenant laboratoires privés et publics pour développer les vaccins à ARNm contre des maladies émergentes. Ces investissements ont été communiqués peu avant l'arrivée d'un antivax, Robert Kennedy Jr, au ministère de la Santé. Malgré son scepticisme passé, il s'est néanmoins prononcé, début mars, pour la vaccination contre la rougeole, alors que la maladie se propage dans le sud-ouest du pays.
Source : https://www.lepoint.fr/