Apnée du sommeil : « Comme un pacemaker sous la langue »… Quel est ce nouveau dispositif remboursé ?
Depuis l’été dernier, l’Assurance maladie prend en charge les opérations qui visent à implanter un « stimulateur du XII ». Un nouveau traitement pour les patients qui ne s’en sortent pas avec leur apnée du sommeil
Environ quatre millions de Français en souffrent. L’apnée du sommeil n’est certes pas le mal du siècle mais est devenue un trouble connu. Avec, la plupart du temps, un traitement pas très sexy mais très utile, un appareil de pression positive continue (PPC). Soit ce respirateur que posent deux millions de personnes au pied de leur lit avant d’enfiler leur masque. A eux, alors, une nuit bien moins hachée... et parfois le regard dubitatif de leur partenaire, quand il dort encore dans le même lit !
Autre recours, une orthèse d’avancée mandibulaire, c’est-à-dire des gouttières qui vont permettre d’avancer la mâchoire inférieure de quelques millimètres. Les voies respiratoires ne sont alors, là non plus, plus obstruées. Finis, aussi, les ronflements.
Mais il existe désormais une troisième voie. Pas tout à fait nouvelle puisqu’elle se pratique depuis une dizaine d’années dans le monde entier… Sauf que depuis l’été, l’implantation d’un « stimulateur du XII » est prise en charge par l’Assurance maladie. Soit une opération à « environ 20.000 euros » désormais accessible aux patients qui en ont le plus besoin.
« 450 dispositifs sont remboursés par an et ça s’adresse aux patients qui sont en échec avec les deux premiers traitements », précise le docteur Christophe Petiau, neurologue spécialisé en médecine du sommeil à la clinique Sainte-Barbe de Strasbourg. Comme une dizaine de centres en France, son établissement en installe. Huit personnes ont déjà pu en bénéficier « et d’autres sont en attente ».
Le patient gère avec une télécommande
« L’opération dure deux petites heures », poursuit le spécialiste, avant d’en expliquer son déroulé. « On incise d’abord au niveau du thorax afin de mettre en place un petit boîtier de 5 centimètres de long, 3 de large et 8 millimètres d’épaisseur. Ça ressemble à un pacemaker cardiaque avec, à l’intérieur une pile et de l’électronique. Puis on va ensuite aller installer un manchon autour du nerf hypoglosse ou n°12, qui se situe au niveau de la mâchoire inférieure. Entre les deux, il y aura un fil très fin sous la peau, complètement invisible. »
Ce sera ensuite aux patients d’activer, ou non, le dispositif. Comment ? A l’aide d’une télécommande. « Et quand ce sera en fonctionnement, trois électrodes stimuleront une partie de ce nerf pendant l’inspiration », reprend le docteur Christophe Petiau. « Ça fera alors légèrement avancer la langue du patient et permettra le passage de l’air. » Les moments d’apnée seront donc supprimés, comme les ronflements.
Le médecin l’assure, « autour de 95 % des personnes qui ont déjà été opérés avec ce dispositif en sont satisfaits, d’après une étude américaine. » Et ajoute, pour ceux qui se poseraient la question, « la langue ne pend pas. Elle bute ou passe légèrement entre les dents ». Ce qui est toujours plus discret qu’un appareil de pression positive continue...
Source : https://www.20minutes.fr/