Ce traitement qu'un Français sur 10 a déjà pris peut augmenter le risque de mort subite.
D'après les conclusions d'une récente étude, les personnes qui ont pris des antidépresseurs pendant au moins six ans présentaient un risque 2,2 fois plus élevé de décès cardiaque.
Six millions de Français sont sous antidépresseurs, soit un sur 10. En 2015, près de 13,4% de la population française a consommé au moins une fois une benzodiazépine. Ces médicaments sont prescrits pour soulager l’anxiété, le stress ou l’insomnie. "Si elles soulagent ces symptômes, elles n’en traitent pas pour autant les causes. Les benzodiazépines ne traitent pas non plus une dépression", rappelle le ministère de la Santé. D'après les chiffres d'un rapport du Haut conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge publié en mars 2023, la consommation d’antidépresseurs a augmenté de plus de 60% entre 2014 et 2021 chez les moins de 19 ans.
En 2017, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé a publié un point consacré à l'utilisation des benzodiazépines : "Bien que les dernières données montrent une baisse de la consommation de benzodiazépines, le nombre d'utilisateurs en France reste cependant élevé. Près de 13,4% de la population française a ainsi consommé en 2015 au moins une fois une benzodiazépine (anxiolytique principalement). La France se situe derrière l'Espagne au 2e rang de la consommation des benzodiazépines en Europe".
Un lien entre antidépresseurs et mort subite
Une nouvelle étude présentée au congrès 2025 de l'Association européenne du rythme cardiaque montre que ce médicament est associé à un risque potentiel pour la santé cardiaque, comme le rapporte le site Fortune. Dans le cadre de cette recherche, les scientifiques ont analysé les données de tous les décès de résidents danois âgés de 18 à 90 ans survenus pendant l'année 2010. Deux groupes ont été formés : ceux qui prenaient des antidépresseurs et ceux qui n'en prenaient pas.
D'après les conclusions, la prévalence de la mort subite d'origine cardiaque était beaucoup plus élevée chez les personnes sous antidépresseurs que chez les autres. "L'exception concernait toutefois les personnes âgées de 18 à 29 ans, pour lesquelles l'association entre mort cardiaque et antidépresseurs n'était pas statistiquement significative", notent les auteurs.
La durée de prise mise en cause
Pour aller plus loin, les chercheurs ont divisé les participants en deux groupes en fonction de la durée de traitement. D'après les résultats, le groupe ayant pris des antidépresseurs pendant un à cinq ans présentait un risque de mort subite cardiaque 56% plus élevé. De plus, ceux ayant pris des antidépresseurs pendant au moins six ans présentaient un risque 2,2 fois plus élevé.
"La durée d'exposition aux antidépresseurs était associée à un risque accru de mort subite d'origine cardiaque et liée à la durée d'exposition aux antidépresseurs", a rapporté le Dr Jasmin Mujkanovic, co-auteur de l'étude et du Rigshospitalet Hjertecentret de Copenhague, au Danemark, dans un communiqué de presse . Et de poursuivre : "Les personnes exposées pendant six ans ou plus présentaient un risque encore plus élevé que celles exposées pendant un à cinq ans, comparativement aux personnes non exposées aux antidépresseurs dans la population générale".
Pour expliquer la corrélation entre la prise d'antidépresseurs et la mort subite, les auteurs de l'étude suggèrent qu'il pourrait y avoir un lien avec les effets indésirables potentiels des antidépresseurs. "Cette augmentation pourrait être influencée par des facteurs comportementaux ou liés au mode de vie associés à la dépression, comme un recours tardif aux soins et une mauvaise santé cardiovasculaire", souligne l'équipe. Pour en savoir plus, des recherches supplémentaires sont nécessaires.
Source : https://fr.news.yahoo.com/