La mortalité infantile deux fois plus élevée en Outre-Mer que dans l'Hexagone, la France mauvaise élève de l'Union européenne.
En France, un enfant sur 250 meurt avant l’âge d’un an. Un taux de mortalité infantile supérieur à la moyenne de l’Union européenne et qui a même augmenté depuis 2011. Et dans les DOM, le taux est deux fois plus élevé, révèle l'Insee.
De 2004 à 2022, le taux de mortalité infantile est deux fois plus élevé dans les DOM (8,0 ‰), qu’en France métropolitaine (3,5 ‰), rapporte l'Insee dans une publication du 10 avril dernier. La Guyane est le département avec le plus fort taux (9,7 ‰), suivi par Mayotte (9,2 ‰), la Martinique (8,0 ‰), la Guadeloupe (7,8 ‰) et La Réunion (6,9 ‰). En France métropolitaine, tous les départements ont un taux de mortalité infantile inférieur ou égal à 5 ‰, et toutes les régions un taux inférieur à 4 ‰.
À caractéristiques égales (sexe de l’enfant, âge de la mère et du père, catégorie sociale et lieu de naissance de la mère), la surmortalité infantile dans les DOM demeure, note l'Institut d'études statistiques. "La pauvreté y est plus répandue, ce qui peut influencer la santé de l’enfant. Par ailleurs, les femmes y connaissent davantage de problèmes de santé : par exemple, en 2021, entre 22 % et 25 % des femmes étaient confrontées à l’obésité avant leur grossesse, contre 14 % en France métropolitaine", est-il précisé.
En outre, la part des enfants avec un poids à la naissance inférieur à 2,5 kg était globalement plus élevée dans les DOM (entre 10,5 % et 12,4 %, contre 7,1 % dans l'Hexagone). Enfin, un enfant sur trois dormait dans le lit de ses parents à l’âge de deux mois, contre un enfant sur dix en France métropolitaine, ce qui n’est pas recommandé par la Haute Autorité de Santé - les recommandations préconisent de faire dormir les nourrissons dans la chambre des parents durant les 6 premiers mois de vie, mais dans un lit séparé et sur le dos.
Un taux de mortalité infantile qui a augmenté depuis 2011
Si la situation est alarmante dans les DOM, la France est de surcroît ne mauvaise élève à l'échelle nationale. En effet, depuis 2015, le taux de mortalité infantile en France est supérieur à la moyenne de l’Union européenne, avec 1 enfant sur 250 qui meurt avant l’âge d’un an.
En 2024, 2.700 enfants de moins d’un an sont décédés en France, soit 4,1 décès pour 1 000 enfants nés vivants. Et depuis 2011, le taux de mortalité infantile a même augmenté, passant de 3,5 ‰ à 4,1 ‰ en 2024. "Cette hausse s’explique uniquement par celle de la mortalité de 1 à 27 jours de vie, qui est passée de 1,5 ‰ à 2,0 ‰". Depuis 2015, le taux de mortalité infantile en France est supérieur à la moyenne de l’Union européenne", précise l'Insee.
"Les garçons risquent 1,2 fois plus que les filles de mourir avant l’âge d’un an et les enfants issus d’un accouchement multiple (comme des jumeaux ou triplés) 5 fois plus que les autres enfants. Les mères résidant dans les DOM, ainsi que celles nées en Afrique (hors Maghreb), ont deux fois plus de risque de perdre leur bébé que les autres mères.", ajoute l'Insee. "Me risque est aussi plus élevé pour les mères très jeunes ou très âgées, les employées, les ouvrières, les inactives. En revanche, le taux de mortalité infantile est plus faible pour les mères âgées de 26 ans à 37 ans". De 2010-2014 à 2015-2022, le taux de mortalité infantile est resté stable ou a légèrement augmenté, quelles que soient les caractéristiques des enfants, sauf pour ceux issus d’un accouchement multiple, pour lesquels il est en nette hausse.
Source : https://www.zinfos974.com/