Cancer : Un traitement révolutionnaire par immunothérapie pourrait éliminer les tumeurs sans chirurgie.
Des chercheurs américains ont récemment présenté des résultats prometteurs concernant un traitement par immunothérapie pour s’attaquer aux tumeurs de certains cancers sans passer par la chirurgie, la chimiothérapie et les radiations.
Les traitements contre les cancers de l’estomac, de l’œsophage ou du rectum, qui passent souvent par de la chimiothérapie, des radiations et de la chirurgie, entraînent de lourdes conséquences, comme l’ablation de l’estomac ou de la vessie, la pose d’une poche de colostomie permanente, la stérilité ou d’autres dommages irréversibles.
A ce sujet, des chercheurs du Memorial Sloan Kettering Cancer Center ont présenté le 27 avril, dans la revue The New England Journal of Medicine, un nouveau protocole passant uniquement par l’immunothérapie, qui semble particulièrement prometteur, comme le rapporte le New York Times.
Des tumeurs détruites
Pour rappel, l’immunothérapie consiste à pousser, notamment par des médicaments, le système immunitaire à attaquer lui-même les tumeurs. Cela n’arrive pas naturellement, car ce système peut avoir des difficultés à reconnaître les tumeurs comme des groupes de cellules à attaquer, ou bien parce que ses attaques sont inefficaces. Dans le cas de l’étude, il a été rassemblé un groupe de 103 patients atteints de cancer. Ils présentaient tous des tumeurs que le système immunitaire reconnaissait déjà devoir détruire, mais qu’il n’arrivait pas à attaquer. Ce cas de figure correspond en général à 2 à 3 % des patients cancéreux.
Ils se sont ainsi vus prescrire du dostarlimab, un médicament d’immunothérapie, comme seul traitement, ce qui ne se fait pas d’habitude. Il a permis de faire disparaître les tumeurs chez les 49 patients atteints d’un cancer du rectum et chez 35 des 54 patients atteints d’autres cancers (estomac, œsophage, foie, endomètre, voies urinaires, prostates…). Au-delà, à cinq ans, le cancer n’est réapparu que dans cinq cas sur les 103 étudiés. Des doses supplémentaires d’immunothérapie ont permis de résoudre la situation dans trois de ces cas et de faire régresser la tumeur dans un quatrième cas. Le cinquième patient est passé quant à lui par la case ablation, et ne présente également plus de traces de la maladie.
Des limites importantes
Ces données ont invité le docteur Bert Vogelstein, oncologue à l’hôpital Johns Hopkins de Baltimore (Etats-Unis), à parler de résultats « révolutionnaires ». « Il y a 20 ou 30 ans, l’idée que l’on puisse traiter de grosses tumeurs dans de nombreux organes différents sans avoir recours à la chirurgie relevait de la science-fiction », a-t-il mis en avant, rappelant que cela fait plus de 40 ans que la recherche se penche sur l’immunothérapie.
Du reste, cette méthode présente aussi ses limites, à commencer par le faible nombre de patients concernés. Des effets secondaires liés à la prise de ces médicaments existent, comme de la fatigue, des éruptions cutanées, des démangeaisons, et dans des cas plus rares, des infections pulmonaires, une encéphalite ou des dysfonctionnements des glandes surrénales. Enfin, le médicament coûte environ 11.000 dollars (9.700 euros) par dose, et les patients ont besoin de neuf perfusions sur six mois, ce qui peut limiter l’accès à ces traitements dans certains pays.
Source : https://www.20minutes.fr/