VMAC en vente libre et pourtant potentiellement dangereux selon les professionnels de santé.
Depuis quelques temps, le VMAC (Various Mix Actif Cannabinoids) a fait son apparition à La Réunion dans les magasins de vente de CBD (cannabidiol) et dans certaines stations-service. Ce cannabinoïde, non classé comme stupéfiant, regroupe des molécules présentes notamment dans le cannabis. Il ne dépasse pas la limite légale pour être proposé en vente libre, mais il suscite l'inquiétude des professionnels de santé. Ils soulignent que les connaissances sur le produit - bénéficiant d'un vide juridique -, restent floues et que ses effets sont semblables à ceux du cannabis.
Avec l’interdiction du HHC en France le 13 juin 2023, le secteur du CBD a dû innover pour répondre à la demande croissante de produits puissants et légaux. C’est dans ce contexte que le VMAC a été introduit sur le marché. Contrairement au HHC, qui était une nouvelle molécule, le VMAC est un mélange de plusieurs molécules dont le CBD, le CBN, le CBG et le CBC.
"Les industriels fabriquant et vendant ces produits prennent les consommateurs pour des cobayes et les boutiques qui les vendent, connaissant pour la plupart les dangers associés à ces molécules, empoisonnent sciemment leurs clients qu'ils considèrent à peine, comme des vaches à lait."
"Tout le monde à La Réunion est au courant du fléau qu'est le tabac chimique, et, bien qu'il soit de nature différente, ce dernier fait également partie de la famille des cannabinoïdes de synthèse. La consommation de toutes ces molécules est à proscrire car dangereuse sur de nombreux aspects", poursuit le responsable.
"Au lieu d'interdire les molécules une à une, laissant le temps à ceux qui les vendent de se remplir les poches en empoisonnant les consommateurs, moins ou pas au courant des dangers relatifs à la consommation de ces produits, il faudrait une interdiction totale de tous les cannabinoïdes synthétisés chimiquement ce que, nous l'espérons, notre gouvernement fera prochainement."
- Un produit légal mais aux effets semblables à ceux des stupéfiants –
Si nombreuses sont les enseignes à ne pas proposer ce produit, certaines le font. Un cannabinoïde de synthèse dont la vente inquiète les professionnels de santé.
Depuis quelques mois, "ces dérivés cannabinoïdes sont apparus dans les données d’addictovigilance dont certains répondant à un critère de gravité en lien avec une prise en charge hospitalière", indique l'Agence régionale de santé.
"La consommation de HHC ou de ses dérivés expose à des risques tels que : tremblements, vomissements, anxiété, "bad trip", confusion mentale, malaise, tachycardie, douleur thoracique, poussée tensionnelle, dont l’intensité semble varier en fonction de la teneur en HHC, qui n’est pas toujours précisée ou exacte. À long terme, l’utilisation de ces produits expose à un risque d’abus et de dépendance, comme avec le cannabis", précise l'ANSM (Agence Nationale de Sécurité des Médicaments et des produits de santé).
"Le VMAC a été présenté comme une alternative au HHC proche du THC et interdit le 13 juin 2023", explique le Docteur David Mété, chef du service addictologie du CHU Nord. "Il s'agit d'un mix de cannabinoïdes naturels avec un cannabinoïde synthétique proche du CBD (canabidiol) : le H4CBD. Le H4CBD, contrairement au CBD, possède un effet stupéfiant en agissant sur le même récepteur (CB1) que le THC."
"Les cannabinoïdes synthétiques comme le H4CBD sont des substances sur lesquelles les données sont limitées. Certaines de ces substances ont été créées dans une finalité de recherche, elles ne sont pas dénuées d'intérêt mais les données pour une utilisation humaine sont insuffisantes", ajoute-t-il.
Mais alors, quels en sont les dangers ? "Il y a très peu d'études concernant cette molécule et dans ces conditions, c'est le principe de précaution qui devrait s'imposer", explique le médecin. "Le H4CBD agit de manière proche au THC et possède de ce fait théoriquement des propriétés addictives."
"Il est vraisemblable que ce produit sur lesquels se concentrent les tenants du business du cannabis "légal" sera interdit. Il est important de préciser que ce business qui évolue bien souvent à la limite de la légalité est considérable du point de vue financier", répond à Imaz Press Docteur Mété.
Source : imazpress.com