La Réunion sous cocaïne, les autorités mobilisées.
Face à une explosion de la consommation de cocaïne sur l’île de La Réunion, les autorités lancent une campagne de sensibilisation percutante. Entre augmentation des saisies, structuration des trafics et émergence inquiétante du crack, le phénomène appelle à une mobilisation urgente pour protéger la population des ravages de cette drogue.
La Réunion est devenue en quelques années un territoire de consommation de cocaïne d’une certaine ampleur. “Il n’y a jamais eu autant de cocaïne dans le monde qu’aujourd’hui”, indique le docteur Mété, addictologue. Alors qu’elle était jusqu’à encore récemment épargnée par le phénomène, La Réunion n’est plus un marché à conquérir pour les trafiquants, mais un marché juteux avec des réseaux d’approvisionnement et de distribution organisés.
Les autorités relèvent près d’une cinquantaine de kilos de poudre saisie en 2024 contre 16 kg en 2022. Les coups de filet des forces de l’ordre indiquent qu’un volume beaucoup plus important circule sur l’île. “En moyenne, 10 % à 30 % des produits sont saisis ; on peut estimer une réalité des volumes consommés et des trafics qui ont lieu dans notre île”, estime l’addictologue.
Les substances, produites en Amérique latine, transitent jusqu’à notre île par des réseaux de plus en plus structurés, selon divers moyens. Les produits arrivent par voie postale mais aussi via des passagers aériens au péril de leur vie. Ce sont 25 passeurs qui ont été interpellés en 2024.
Une dépendance au crack s’installe
La drogue est présente sur l’ensemble de l’île et à destination d’un public large et varié, qui, pour réduire les coûts, la consomme de plus en plus sous forme de crack. “Freebase, cocaïne basée, sont des petits noms donnés à de la cocaïne mélangée à d’autres substances, et qui s’avère encore plus nocive pour le consommateur.”
Outre les conséquences sans précédent qu’une installation durable de la cocaïne au sein de la population laisse envisager, les conséquences sanitaires sont déjà alarmantes. Les centres de soins enregistrent une forte augmentation de patients en lien avec une dépendance à la cocaïne. Cette année, 200 personnes sont prises en charge dans les services d’addictologie en 2024, soit une hausse de 20 % en trois ans. À cela s’ajoutent 30 patients suivis pour une consommation de crack.
“La cocaïne laiss pa li trap a ou !”
Face à ce phénomène, l’ARS et la préfecture lancent une campagne de prévention et de sensibilisation grand public. À travers des spots publicitaires inspirés de faits réels, les autorités entendent alerter le public sur les dangers associés à la consommation de cocaïne.
La campagne de prévention, au slogan évocateur “La cocaïne laiss pa li trap a ou !”, est diffusée durant la période des fêtes de fin d’année, propice aux festivités et aux abus, et s’accompagne de messages de prévention dans les établissements de nuit.
Des professionnels et des dispositifs pour accompagner les Réunionnais
Toute personne (jeune ou adulte) peut être un jour confrontée à une perte de contrôle d'une consommation de stupéfiants. L'addiction à la cocaïne n'est pas une fatalité ! On peut s'en sortir grâce à l'accompagnement d'un professionnel.
À La Réunion, des professionnels de santé, des structures ou des associations proposent un accompagnement spécifique adapté à chaque situation, apportant des réponses variées :
Traitement de la dépendance physique à la drogue.
Accompagnement psychologique, social et médiation familiale.
Les interlocuteurs privilégiés :
- Son médecin ou un autre professionnel de santé de confiance
Ce professionnel pourra donner les premières clés et orienter vers des spécialistes des addictions. - Les spécialistes en addictologie (hospitaliers et centres de soin)
Services d'addictologie du CHU à Saint-Denis et Saint-Louis.
Consultation d'addictologie du CHOR à Saint-Paul.
Service d'addictologie du GHER à Saint-Benoît.
Centres de Soins, d'Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA) :
Saint-André, Saint-Denis, Le Port, Saint-Paul, Saint-Pierre (portés par Addictions France).
Saint-Paul (porté par Kaz'Oté). - Les associations d'entraide
Les Maillons de l'espoir : une association qui soutient les personnes concernées.
Source : https://www.zinfos974.com/ SF