Cocaïne : lorsque la fête sombre dans l’enfer de la dépendance.
Longtemps réservée aux milieux les plus aisés, la consommation de cocaïne est de plus en plus répandue dans les milieux populaires. À La Réunion, plus de 200 personnes ont été prises en charge dans les services d'addictologie pour une dépendance à la cocaïne en 2024. Ils sont commerçants, cadres, ouvriers, étudiants, sans emploi… de tout corps de métier et de milieux différents. Deux d'entre eux ont accepté de témoigner. En cette période de fêtes, "pouvant être propice aux consommations à risque", il est important de sensibiliser.
Derrière l'image faussement festive du "rail de coke", se cache une tout autre réalité. Des hommes, des femmes, des jeunes, des moins jeunes qui ont sombré dans l'addiction pour avoir pris de la cocaïne en pensant échapper aux tracas quotidiens.
Si la consommation augmente, l'arrivée de ces produits à La Réunion - notamment par le biais de mules - pose aussi question. Les chiffres indiquent une hausse à la fois des saisies de produits stupéfiants et des infractions à la législation sur les stupéfiants depuis quelques années et en particulier pour la cocaïne.
La dépendance à la cocaïne : un phénomène sous-estimé -
La cocaïne exerce une emprise psychologique plus forte sur l’individu que les autres drogues. L’occasion devenue addiction entraîne de graves troubles psychologiques et des risques physiques accrus.
La consommation de cocaïne peut entraîner de nombreuses complications sévères pouvant aller jusqu'au décès : troubles neurologiques (AVC), cardiologiques ou vasculaires (infarctus), détresse respiratoire majeure, décompensation psychiatrique .... Les effets somatiques associés à la prise de cocaïne peuvent apparaître dès la première prise ou pour un usage même occasionnel.
Les modes de consommation de la cocaïne vont également favoriser la propagation de maladies infectieuses. En effet, les usagers vont souvent partager le matériel pour "sniffer" la cocaïne (billet de banque, carte bancaire, paille ...) avec un risque important de transmission de certaines maladies : VIH, hépatites ...
Toutefois, "il n'existe pas de traitement de substitution pour les personnes dépendantes", explique le Docteur David Mété, chef du service addictologie au CHU Nord.
Un sevrage et un travail thérapeutique de longue durée sont les clés préventives d’une rechute.
Les addictions ne sont pas une fatalité -
Dans l'île, plus de 200 personnes ont été prises en charge dans les services d'addictologie (hospitaliers ou CSAPA) pour une dépendance à la cocaïne en 2024 (+20% en 3 ans) ;
En moyenne, 5% des personnes accompagnées par les services d'addictologie, le sont pour une consommation de cocaïne (motif d'accompagnement principal ou consommation secondaire)
Plus de 30 patients suivis pour une consommation de crack en 2024 (0 en 2022).
Toute personne peut être un jour confrontée à une perte de contrôle d'une consommation de stupéfiants. L'addiction à la cocaïne n'est pas une fatalité. À La Réunion, des professionnels de santé, des structures ou des associations proposent un accompagnement spécifique à chaque situation.
Les interlocuteurs privilégiés :
- son médecin ou un autre professionnel de santé de confiance ; ce professionnel saura donner les premières clés et pourra orienter vers des spécialistes des addictions.
- les spécialistes en addictologie (hospitalier et centres de soin) :
- Services d'addictologie du CHU à Saint-Denis et Saint-Louis,
- Consultation d'addictologie du CHOR à Saint-Paul,
- Service d'addictologie du GHER à Saint-Benoît,
- Les CSAPAs à Saint-André, Saint-Denis, Le Port, Saint-Paul, Saint-Pierre (portés par Addictions France) et à Saint-Paul (porté par Kaz Oté)
- L'association d'entraide : Les Maillons de l'espoir
Source : https://imazpress.com/