Chikungunya : 5.832 nouveaux cas confirmés, plusieurs décès en cours d’investigation
Pour la semaine du 17 au 26 mars 2025, La Réunion comptabilise 5.832 cas confirmés (5.026 cas laet plus de 18 000 consultations pour chikungunya en médecine de ville. Depuis le début de l’année, deux décès ont été classés comme directement liés au chikungunya. Plusieurs décès sont actuellement en cours d’investigation. Alors que 14 cas de chikungunya ont été signalés chez des nourrissons, dont deux ont été admis en réanimation, les services de l'Etat appelle à une vigilance accrue pour les femmes enceintes, et les jeunes enfants. Nous publions le communiqué ci-dessous.
- Les derniers chiffres de l’épidémie -
Depuis août 2024 : 20 242 cas signalés
Pour la semaine du 17 au 26 mars 2025, le territoire comptabilise 5 832 cas confirmés, en hausse de 16%, et plus de 18 000 consultations pour chikungunya en médecine de ville. L’épidémie poursuit sa progression et est généralisée sur l’ensemble de l’île.
Depuis le début de l’année, deux décès survenus chez des personnes de plus 75 ans ont été classés comme directement liés au chikungunya. Plusieurs décès sont actuellement en cours d’investigation quant à l’imputabilité du chikungunya, annonce Santé publique France.
Une hospitalisation pour suivi de chikungunya au cours de la grossesse a été signalée chez 25 femmes enceintes et 17 nourrissons de moins de 6 mois ont été hospitalisés pour suivi court sans gravité associée (2 à 3 jours).
"A ce jour, 31 cas graves, c’est-à-dire ayant présenté au moins une défaillance d’organe, ont été signalés. Ce sont 17 adultes de plus de 65 ans et 14 nourrissons de moins de 2 mois (7 nouveaux cas signalés depuis le précédent bulletin)", détaille SPF.
La commune du Tampon comptabilise le plus grand nombre de cas (4 700 cas). Les villes de Saint-Denis, Saint-Paul et Saint-Pierre font désormais partie des secteurs les plus touchés sur le territoire.
L’activité hospitalière est toujours en hausse avec 129 hospitalisations de plus de 24 heures. Parmi ces patients, un quart d’entre eux avait moins 6 mois et près de la moitié plus de 65 ans.
- Des mesures de protection pour les femmes enceintes et les enfants -
Les autorités recommandent aux femmes enceintes de se protéger durant toute la grossesse et plus particulièrement lors du dernier trimestre. Les moyens de protection les plus efficaces pour cette population fragile sont :
- L’utilisation de répulsifs anti-moustiques adaptés aux femmes enceintes et aux nourrissons, 3 fois/jour . Retrouvez plus d’informations sur les produits répulsifs adaptés sur le site internet de l’ARS ;
- L’installation de moustiquaires de lit/berceau et des moustiquaires au niveau des portes/volets ;
- Le port de vêtements longs ;
- L’élimination des eaux stagnantes chez soi.
Le vaccin Ixchiq, préconisé par la Haute Autorité de Santé pour les publics prioritaires, n’est pas indiqué pour les femmes enceintes et les enfants. Seules les mesures barrières ci-dessus sont recommandées concernant les femmes enceintes et les nouveau-nés et nourrissons.
- Renforcement de la communication pour sensibiliser les Réunionnais -
Face à la généralisation de l’épidémie sur le territoire, la prefecture et l’ARS de La Réunion, déploient une campagne de communication intitulée “Tous acteurs, protégeons-nous, protégeons les plus fragiles”. Elle est diffusée en radio, par de l’affichage et sur les plateformes digitales.
Les objectifs sont de:
- Rappeler la responsabilité de chacun dans cette lutte contre le chikungunya par l’application de gestes simples tels que: la protection contre les piqures de moustiques (moustiquaires, spray) et continuer à se protéger même après avoir contracté la maladie, l’éliminiation de l’eau stagnante où les moustiques peuvent pondre leurs œufs, la consultation d’un médecin en cas de symptômes
- Sensibiliser sur la protection des publics fragiles: les femmes enceintes, les personnes âgées et les personnes présentant des comorbidités (hypertension, diabète, maladies cardiaques, respiratoires, rénales, hépatiques et neurovasculaires)
- Une enquête pour mieux évaluer les effets de l’épidémie de Chikungunya sur la santé des réunionnais -
Face à la progression de l’épidémie, l’ARS et l’Assurance Maladie ont lancé une enquête afin d’approfondir les connaissances sur l’impact de la maladie sur les personnes infectées : symptômes, durée, conséquences sur le système de santé, efficacité vaccinale et l’immunité collective après vaccination contre le chikungunya.
Depuis le 27 mars, des appels téléphoniques sont réalisés par l’Assurance maladie auprès de patients ayant contracté le virus récemment (enquête comportant une dizaine de questions sur les symptômes présentés).
Un second entretien téléphonique sera proposé six mois après l’infection, pour repérer d’éventuelles formes chroniques de la maladie.
Plus de 400 patients ont déjà été interrogés. Les assurés contactés sont encouragés à répondre afin de contribuer à une meilleure gestion de l’épidémie à La Réunion.