Chikungunya : plus de 100.000 Réunionnais touchés, 400 PEC en renfort
Alors que les chiffres officiels restent bien en deçà, le directeur de l’ARS estime que plus de 100.000 personnes ont déjà été infectées depuis le début de l’année. Un renforcement du plan d’action contre les moustiques a été dévoilé.
Les chiffres officiels annoncent 27.521 cas depuis janvier, mais selon Gérard Cotellon, le directeur général de l’Agence régionale de santé (ARS), la réalité est toute autre : « Je pense que nous avons franchi, depuis le début de l’épidémie, le cap des plus de 100.000 Réunionnais touchés par le virus », a-t-il affirmé ce lundi à Saint-Denis, à l’occasion de la présentation d’un plan d’action municipal contre les moustiques. Une estimation confirmée par les données des cabinets médicaux, qui font état de 22.000 consultations hebdomadaires pour des symptômes proches du chikungunya.
Cette envolée des cas s’accompagne d’un nombre d’arrêts maladie en forte hausse. Selon Thierry Bies, le directeur de la santé à la Caisse générale de Sécurité sociale interrogé par l'AFP, ce sont plus de 12.000 arrêts qui ont été enregistrés la semaine du 7 au 13 avril, contre 5.847 un mois plus tôt. Si tous ne sont pas liés au chikungunya, la progression est significative. Et elle n’est pas terminée : le pic épidémique, d’abord annoncé pour mi-avril, n’a toujours pas été atteint.
Nouvelles mesures annoncées
Face à cette propagation « généralisée et majeure » selon Santé publique France, les autorités accélèrent. Le préfet Patrice Latron et Gérard Cotellon ont rencontré mardi les équipes de terrain à La Possession. Plusieurs mesures concrètes ont été annoncées : le déploiement de 400 PEC supplémentaires pour les opérations de nettoyage et de démoustication, l’engagement de 120 militaires du RSMA, la distribution de 15.000 moustiquaires dans les maternités et PMI pour protéger les plus vulnérables, et l’élargissement de la vaccination aux plus de 18 ans à risque, ainsi qu’à tous les plus de 65 ans
Deux décès de personnes âgées ont pour l’heure été directement attribués au virus, et si la situation reste, selon l’ARS, « moins préoccupante qu’en 2005-2006 » – année noire où le chikungunya avait infecté 260.000 personnes et causé plus de 200 morts – elle mobilise aujourd’hui l’ensemble des institutions.
Source : https://www.zinfos974.com/