Urgence sociale, économique et sanitaire : Huguette Bello demande à Emmanuel Macron à des "réponses immédiates".
Ce vendredi 18 avril 2025, Huguette Bello, présidente de Région, a adressé une lettre à Emmanuel Macron. Par ce courrier, elle rappelle au président de la République son "attention sur un certain nombre de dossiers dont l'urgence et la gravité" réclament des réponses immédiates. Le chef de l'État sera en visite à La Réunion à partir de mardi.
Malgré le contexte international - entre la guerre en Ukraine et l'administration américaine - Huguette Bello rappelle le président que : "ce contexte ne doit pas conduire à sous-estimer la situation de crise structurelle et conjoncturelle qui prévaut dans les territoires ultra-marins, ni faire oublier les retards en matière d’investissement dont ils souffrent toujours".
- La Réunion en proie à une épidémie de chikungunya -
Quatre nouveaux décès liés au chikungunya ont été annoncés par Santé publique France (SPF) ce mercredi 16 avril 2025. Selon, Gérard Cotellon, directeur de l'Agence régionale de santé, plus de 100.000 Réunionnais auraient été touchés par le virus.
Face à l’intensification de l’épidémie de chikungunya, l'État a décidé de mobiliser 120 militaires du régiment de service militaire adapté (RSMA) des forces armées de la zone sud océan Indien (FAZSOI). "S’agissant des moyens humains de lutte anti-vectorielle, nous avons accueilli avec satisfaction la mobilisation récente de l’armée, suite aux demandes que nous avons exprimées", écrit Huguette Bello.
Toutefois, "ces moyens demeurent insuffisants. C’est pourquoi nous réitérons notre demande de maintien du volume de contrats aidés (PEC), particulièrement utiles dans la lutte contre cette catastrophe sanitaire, à leur niveau de l’an dernier. Cette demande est d’autant plus légitime au regard de la situation sociale de La Réunion, caractérisée par un taux de chômage touchant 20% de la population active, et un tiers de la population vivant sous le seuil national de pauvreté".
La lutte contre le chikungunya "met également à l’épreuve notre système hospitalier. Cette nouvelle épidémie rend encore plus urgente la nécessité de conforter l’offre de soins des établissements de santé et d’accorder au CHU les moyens, financiers et humains, qui lui sont indispensables pour remplir, dans les meilleures conditions et au regard de l’augmentation des besoins, ses missions de soins, de recherche et d’enseignement. Avec des moyens moindres en lits et en personnels hospitaliers, le CHU de La Réunion enregistre une des plus fortes dynamiques d’activité de France. C’est le signe tangible d’une réelle confiance de la population et d’une forte attractivité du CHU auprès des professionnels de santé. La nécessaire revalorisation du coefficient géographique et l’aide à la trésorerie sollicitée estimée à 25 millions d’euros, s’inscrivent dans ce contexte particulier", rappelle-t-elle.
De plus, "le rôle du CHU auprès de Mayotte doit également être pris en compte. Au nom de la solidarité nationale et après avoir été à la seule charge du CHU durant près de douze ans, les évacuations sanitaires en provenance de Mayotte (EVASAN) doivent être compensées par l’État", indique la présidente de Région.
Source : https://imazpress.com/