L’année du changement pour l'hôpital d'enfants
L'hôpital d'enfants de Saint-Denis innove dans la prise en charge de ses jeunes patients. École de l'asthme, école de l'épilepsie pour mieux informer sur ces maladies, centre de balnéothérapie : de nouvelles activités démarrent cette année.
Les explications du directeur, Sylvain Baty.
Le mouvement de mécontentement des « gilets jaunes » a bouleversé la vie des hôpitaux et cliniques en novembre-décembre dernier. Il a également privé les familles réunionnaises de la visite de l'hôpital d'enfants à l'occasion des Journées Portes Ouvertes. Une manifestation qui aurait permis d'en connaître davantage sur l'établissement ouvert en 1947 sous l'impulsion de Sœur Colette. 70 ans plus tard, c'est le démarrage d'un nouveau projet d'établissement - toujours en cours. Avec des changements… Ainsi, l'hôpital d'enfants n'est plus le centre de référence pour la mucoviscidose. Il devient centre de compétence auprès du CHU de La Réunion. Ce projet d'établissement prévoit un renforcement de la rééducation fonctionnelle. L'équipe médicale a été renforcée. « On a dynamisé l'activité, et attiré, fidélisé,grâce à la dynamique d'établissement et à la dynamique d'équipe. On fonctionne très bien », se félicite M.Baty. L'hôpital de la rue Bertin à St-Denis s'est substitué en partie au CHU Sud en prenant en charge des enfants porteurs de handicap pour des injections de toxines botuliques. « On a absorbé l'activité de rééducation du Sud. » L'établissement s'occupe également des enfants de Mayotte arrivés dans l'île dans le cadre d'une évacuation sanitaire (EVASAN). « Après l'intervention chirurgicale au CHU Félix Guyon ( Bellepierre), ils viennent ici ». Outre les soins, il y a de l'accompagnement afin de trouver une famille d'accueil ou autre. L'hôpital a une palette de dispositifs et actionne des leviers pour trouver un lieu d'accueil, un toit, répondant ainsi à ces missions de soins, d'accompagnement social et d'insertion. Le tout dans un cadre financier contraint avec une baisse de budget. « On est arrivé à maintenir l'équilibre et même à dégager un léger excédent ».
Ouverture de Ti Kaz l'asthme
Autre défi : la taxation. La DMA (dotation modulée à l'activité ) qui devait démarrer à compter de 2017 a été suspendue. La version 1 de la réforme laissera sa place à une version 2. Les tarifs ne sont pas encore connus. « On continue à discuter...", indique le directeur. La FEHAP est partie prenante des négociations. La réforme devrait rentrer en vigueur en 2021. Cette réforme a incité l'établissement de soins de suite et de rééducation à réfléchir sur des économies à opérer tout en développant de nouvelles activités (qui correspondent à des besoins) . Le plateau d'éducation thérapeutique du patient (ETP) n'a pas eu tous les effets attendus. 2019 sera donc consacrée à l'obtention de l'ARS l'autorisation pour l'ETP Epilepsie et à l'accueil de patients plus nombreux pour les filières diabète, asthme (ouverture de Ti Kaz lasthme pour apprendre à vivre avec cette maladie) et obésité (prise en charge des enfants de 4 à 18 ans). « Outre ces deux projets structurants, notre établissement aura à renouveler son autorisation d' activité pour les brûlés ». Il a par ailleurs obtenu la certification A de la HAS. « C'est la note maximale et une grande satisfaction pour l'hôpital ». Un établissement qui veut rester un hôpital de proximité.
Source : https://www.clicanoo.re Juliane Ponin-Ballom / photo LYL