2400 nouveaux cas de cancer recensés à La Réunion en 2018
En 2018, 2 400 nouveaux cas de cancer ont été recensés à La Réunion. 1500 nouveaux patients ont été pris en charge dans le centre d’Oncologie-Radiothérapie de la Clinique Sainte-Clotilde, indique le groupe de santé Clinifutur dans un communiqué de presse. A l’occasion de la journée mondiale contre le cancer, le groupe fait le point sur les thérapies existantes et l’importance de la prévention.
Le centre d’Oncologie-Radiothérapie de la Clinique Sainte-Clotilde, créé en 1970, est devenu le centre de référence du traitement du cancer à la Réunion. Il dispose d’une offre complète en cancérologie : radiothérapie, chimiothérapie, chirurgie carcinologique, service de médecine oncologique de 30 lits.
En 2018, sur les 2400 nouveaux cas de cancer à la Réunion recensés, c’est 1500 nouveaux patients qui sont pris en charge dans le centre, soit plus de 60%, et nous avons dispensé 1150 nouveaux traitements de radiothérapie.
L’orientation du centre d’Oncologie-Radiothérapie vers l’excellence l’a fait se doter :
- des meilleurs moyens de traitement innovant : hormonothérapie de dernière génération, Immunothérapie, radiothérapie en condition stéréotaxique,
- d’un équipement de radiothérapie de dernière génération : Projet d'achat d'un cyberknife, Acquisition du True Beam avec mise en place du VMAT en pratique courante, Stéréotaxie intra et extra-crâniale...),
- d’un plateau de soins développé, notamment en immuno-thérapie par la création d’une unité d’onco-immunothérapie.
L’hormonothérapie, thérapeutique innovante :
Le traitement hormonal anti-tumoral est une arme "ancienne" utilisée dans deux des cancers les plus fréquents : le cancer du sein et le cancer de la prostate. La cible "hormonale" fait depuis quelques années son grand retour dans une catégorie d‘hormonothérapie de dernière génération.
Dans le cancer de la prostate (28 % des cancers chez l’homme) au cours des dernières années, la meilleure compréhension des mécanismes de résistance à la castration développés par la cellule cancéreuse prostatique a permis l’émergence de nouvelles classes d’hormonothérapie. Un premier antagoniste de LHRH, le dégarelix (FIRMAGON°), a obtenu une AMM dans le cancer de la prostate avancé sensible à la castration.
Plus récemment, l’acétate d’abiratérone (ZYTIGA), un inhibiteur du cytochrome CYP17, a montré une augmentation de la survie globale des patients métastatiques en phase réfractaire à la castration après docétaxel. Avant chimiothérapie, cette molécule conduit, dans des résultats précoces, à une augmentation de la survie sans progression radiologique.
Une tendance au gain de survie globale semble se dessiner. Enfin, l’enzalutamide (MDV3100) (X- TANDI), antiandrogène de nouvelle génération, a également conduit à un bénéfice de survie des patients métastatiques prétraités par docétaxel. L’évaluation de ces nouveaux médicaments se poursuit à des stades plus précoces, ainsi que le développement d’autres molécules des mêmes classes thérapeutiques.
Ces molécules innovantes sont utilisées en pratique courante par l’équipe d’oncologie et viennent étoffer l’arsenal thérapeutique tout en conservant un profil de tolérance amélioré permettant au patient de conserver une bonne qualité de vie.
En sénologie, alors que la chimiothérapie représentait un standard de traitement en première ligne métastatique des cancers du sein hormonosensibles une mise à jour avec consensus européen a permis de rétablir l’intérêt et la supériorité de l’hormonothérapie chez les patientes peu symptomatique (sans crise viscérale : importante symptomatologie en rapport avec le développement des métastases).
Une nouvelle molécule est par ailleurs apparue et est utilisée actuellement en première intention dans une classe médicamenteuse inhibiteur de protéine kinase (CDK 4/6) Palbociclib (IBRANCE°) et bientôt le ribociclib et l’abémaciclib.
L’équipe d’oncologie du Groupe de Santé Clinifutur s’engage dans un essai thérapeutique international utilisant le Ribociclib. Toujours préoccupés par l’efficacité et le confort des patients, les oncologues de la Clinique Sainte-Clotilde et Les Orchidées (centre associé), s’engagent dans cette démarche novatrice et mettent à disposition des patientes ces molécules innovantes.
L’immunothérapie, une authentique révolution dans la prise en charge des pathologies cancéreuse
Traiter le cancer en utilisant le système immunitaire du patient, tel est le principe de l'immunothérapie qui a fait l’objet en 2014 et 2015 de nombreuses présentations à l’ASCO un congrès mondial qui réunit chaque année à Chicago plus de 30 000 cancérologues.
L’objectif de l’immunothérapie est d’exploiter les fonctions de contrôle du système immunitaire, qui sont bloquées par la tumeur, (habituellement, le système immunitaire détecte les cellules tumorales comme un danger et les élimine). L’idée est donc de réactiver et "booster " le système immunitaire — les lymphocytes T — pour que celui-ci s’attaque encore plus efficacement aux cellules tumorales. Dans cette approche, le système immunitaire est vu comme un médicament, non pas chimique mais naturel.
L’immunothérapie est en fait une nouvelle forme de thérapie ciblée qui vise soit la cellule tumorale soit les cellules immunitaires. Dans le premier cas, essentiellement pratiqué entre les années 1990 et 2010, des anticorps "monoclonaux" sont utilisés pour s’attaquer spécifiquement à l’anomalie moléculaire de la tumeur. Dans le second cas, ce sont les acteurs du système immunitaire qui sont visés et que l’on tente de réactiver par le biais d’anticorps immunorégulateurs ou de molécules chimiques (adjuvantes).
Depuis 2010, la recherche se développe essentiellement sur cette cible. Les traitements récemment développés cherchent à inhiber le contrôle qu'exercent les cellules cancéreuses sur le système immunitaire du patient. Ce faisant, il est possible d'obtenir des réductions tumorales importantes, parfois des rémissions qui sont beaucoup plus prolongées que celles obtenues par les traitements traditionnels. Malheureusement, seule une proportion encore minoritaire des patients répond à l'immunothérapie (ce sont les patients dont le système immunitaire reconnaît effectivement les cellules cancéreuses comme étrangères à l'organisme et cherche à les détruire) et un travail est fait actuellement à augmenter cette proportion. La tolérance des traitements est en règle générale bonne bien qu'une minorité de patients peut voir apparaître des réactions appelées "auto-immunes", signifiant que la
stimulation excessive du système immunitaire peut entraîner des dommages sur les propres organes du patient. Actuellement, l'immunothérapie est utilisée en pratique courante dans le traitement des stades avancés des mélanomes et des cancers du poumon.
Elle est développée dans de nombreuses autres tumeurs telles que les cancers du rein, les cancers de vessie, les cancers ORL, la maladie de Hodgkin, les cancers du sein ... et devrait à terme jouer un rôle majeur dans la prise en charge de la majorité des tumeurs, y compris dans les stades plus précoces.
Désireux de mettre à disposition des patients les traitements innovants, efficaces et moins "toxiques" les oncologues du Groupe de Santé Clinifutur (Clinique Sainte-Clotilde et Clinique Les Orchidées) ont depuis plus de 5 ans déjà suivi l’innovation et utilisent en pratique courante ces nouvelles molécules (YERVOY°, OPDIVO°, Keytruda°). Une partie importante de son activité est l’information concernant le médicament dispensé au patient mais aussi à son réseau de soins (articulation avec la médecine de ville). Un protocole d’information avec fiche des médicaments permettant de mieux appréhender les éventuels effets secondaires a été mis en place en pratique courante. La rédaction d’un thesaurus concernant les traitements par immunothérapie est en cours.
La prévention :
Selon l’Inca, 40% des cancers sont évitables en changeant nos comportements et mode de vie (arrêter de fumer, réduire sa consommation d’alcool, manger mieux, bouger plus..). Il est possible d’agir au quotidien, ce qui pourrait permettre d’éviter 160 000 cancers chaque année en France. En parallèle, pour beaucoup de cancers, plus le diagnostic est fait tôt, moins les traitements sont lourds et meilleures sont les chances de guérison. L’intérêt du diagnostic précoce est ainsi de mieux soigner, mais aussi de limiter les séquelles liées à certains traitements.
Pour plus d’informations : https://www.onco974.com
Source : https://www.zinfos974.com NP / photo