Une consultation nationale pour répertorier les doléances du personnel infirmier.
"Manque de reconnaissance"
Pour la première fois, l'Ordre national des infirmiers organise une consultation nationale pour répertorier les doléances du personnel de santé. Le président, Patrick Chamboredon, était présent à La Réunion ces 6 et 7 mai 2019 pour échanger avec les infirmier(e)s de l'île. Premier constat, la profession dit être en "manque de reconnaissance"
"Ce qui ressort, que ce soit ici ou en métropole, c’est un manque de reconnaissance de notre travail" explique Patrick Chamboredon. Si la formation d’infirmier tourne autour du soin physique du patient, leur rôle va aujourd’hui bien au-delà des tâches enseignées en école. "Nous sommes amenés à effectuer des tâches pour lesquelles nous n’avons pas été formés, et pour lesquelles nous ne sommes pas rémunérés. Par exemple, tout ce qui concerne la coordination des gardes en hôpital, l’accompagnement du malade en soin palliatif, tous les gestes effectués pour le bien-être du patient" liste-t-il.
Ce lundi 6 mai, il était donc présent au CHU de Saint-Pierre pour rencontrer des infirmiers et infirmières de l’île. Tous les corps de métier étaient présents : médecine du travail, infirmerie libérale, puériculture, les spécialités en anesthésie ou encore en bloc opératoire… Au total, une centaine de professionnels ont répondu au rendez-vous. Sur les personnes interrogées, "85% d’entre elles ne se sentaient pas reconnues dans leur travail" souligne Patrick Chamboredon.
Un manque de représentation en politique
Anne-Laure Albisetti, présidente du syndicat national des infirmiers et infirmières libéraux (SNIIL) de La Réunion, a participé à la conférence. "Nous demandons simplement à être considérés à notre juste valeur, nous sommes tout de même la profession de santé avec le plus de personnel. Il y a environ 700 milles infirmiers aujourd’hui en France !" rappelle-t-elle.
Le réel problème d’après elle ? "Le manque de représentation d’infirmiers et infirmières au niveau politique" assure-t-elle. Il est vrai que la profession reste toujours à très grande majorité féminine. "Compliqué de conjuguer vie professionnelle, personnelle et politique" souligne la présidente du SNIIL. Elle rappelle par ailleurs que l’infirmerie est la grande oublié du plan Santé 2022 du gouvernement. "Aujourd’hui, l’Ordre national des médecins est très actif en politique, et est donc au-devant de la scène quand il s’agit de politiques gouvernementales. Nous avons besoin que l’Ordre national des infirmiers s’impliquent de la même façon qu’eux, afin de faire entendre nos revendications" termine-t-elle.
Source : http://www.ipreunion.com AS / Photo ipr