Covid-19 doublement des cas en une semaine, des patients plus jeunes en réanimation.
La situation sanitaire s'est nettement dégradée d'une semaine à une autre : ce sont 1.308 cas qui ont été recensés en sept jours, contre 740 la semaine précédente. Le taux d'incidence a atteint les 180 cas pour 100.000 habitants, alors qu'il était de 29 il y a à peine un mois. A l'hôpital, la situation reste cependant sous contrôle, avec sept patients en réanimation, bien que les autorités craignent que "la situation bascule rapidement au vu de la forte augmentation du nombre de cas".
Les patients sont par ailleurs plus jeunes qu'à l'accoutumée : 37% sont âgées de 15 à 44 ans, 37% sont âgées de 45 à 64 ans, 13% sont âgées de 65 à 74 ans, et 13% ont plus de 75 ans. Aucun d'entre eux n'est totalement vacciné, et 88% présentent des comorbidités. Des chiffres préoccupants qui démontrent une nouvelle fois que les formes graves du Covid-19 ne touchent pas nécessairement que les personnes âgées.
Au total, sept patients sont hospitalisés sur les 74 lits disponibles en réanimation. La tension hospitalière ne se fait donc, pour l'heure, pas ressentir.
Trois décès ont par ailleurs été recensés, dont deux de patients réunionnais et un issu d'une évacuation sanitaire. Les patients réunionnais avaient plus de 75 ans, présentaient des comorbidités et n’étaient pas vaccinés, d'après l'ARS. Le patient Evasan avait plus de 60 ans.
Le taux d'incidence a explosé dans toutes les tranches d'âge, tout particulièrement chez les 0-14 ans avec 132,3 % d'augmentation, et chez les plus de 75 ans avec 286,7 % d'augmentation. Chez les 15-24 ans, il a augmenté de 79,5 %, chez les 25-34 ans de 53,4 %, chez les 35-44 ans de 65,1 %, chez les 45-64 ans de 70,9 % et chez les plus de 65 ans de 64,5 %.
- De nouvelles restrictions à craindre -
Dans ce contexte, les autorités appellent expressément la population à se faire vacciner, et les personnes éligibles à une troisième dose à prendre rendez-vous, mais aussi à respecter scrupuleusement les gestes barrières, afin d'éviter une surcharge des services hospitaliers. S'ils ne sont pas éprouvés pour l'heure, une augmentation de la tension hospitalière pourrait mener à un durcissement bien plus sévère des restrictions sanitaires que ce qui a été décidé ces dernières semaines.
Un retour à l'état d'urgence sanitaire n'est pas à exclure, comme cela avait été le cas au mois de juillet, comme demandé par le préfet à l'époque pour pouvoir réinstaurer un couvre-feu à La Réunion. Il signifierait aussi que les autorités pourront prononcer un reconfinement, que ce soit uniquement le week-end ou toute la semaine.
Pour l'heure, les mesures ont été légèrement resserrées ce lundi avec l'interdiction des piques-niques et des bivouacs, et un élargissement de l'utilisation des pass sanitaires. Le masque, lui, a fait son retour dans les classes et dans l'espace public depuis plus d'une semaine désormais.
Au niveau national, alors que le taux d'incidence a dépassé les 100 pour 100.000 habitants, un reconfinement n'est pour l'heure par sur la table. "Il ne faut jamais rien exclure par principe. Cette épidémie continue de surprendre le monde entier. Pour le moment, il est absolument hors de question de parler de reconfinement dans notre pays parce qu’on a un taux de vaccination très élevé" a indiqué le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, sur France 2. Pour autant, comme cela a déjà été le cas, les décisions prises en Hexagone et en Outre-mer ne sont pas nécessairement les mêmes.
En Martinique, l'état d'urgence sanitaire a d'ailleurs été prolongé jusqu'au 31 décembre.
Source : https://www.ipreunion.com/ Photo RB